Mon audition, j’y fais attention !

L’ouïe est un sens précieux qui nous permet de communiquer et d’interagir avec notre environnement. Nos oreilles sont, par ailleurs, des outils incroyablement sophistiqués qui conduisent les sons de leur source à notre cerveau qui les décode. Pour garder le lien avec notre environnement et une ouïe au top, il est important de faire attention à son audition.

Un Français sur deux n’a jamais réalisé de bilan auditif, révèle l’enquête IFOP pour la Journée Nationale de l’Audition association (JNA) en 2020. L’Organisation Mondiale de la santé (OMS) dans son rapport mondial de l’audition en 2021 alertait également sur ce problème de santé majeur qui pourrait toucher une personne sur 4 d’ici 2050.

Il apparait cependant essentiel de soigner son capital auditif, car une baisse ou une perte de l’audition peut engendrer une limitation des activités sociales ou encore perturber les rapports familiaux. Or, on sait que les relations sociales jouent un rôle important en matière de prévention santé au sens large.

Pourquoi notre audition diminue ? 

Les causes peuvent être multiples : 

  • Dans l’immense majorité des cas, les surdités sont acquises après des traumatismes acoustiques, des maladies (otites chroniques, tumeurs, etc.), des accidents comme ceux liés à la dépressurisation en plongée ou encore des toxicités médicamenteuses. 
  • Le vieillissement peut également conduire à une perte auditive qui apparaît le plus souvent à partir de 50–60 ans. On parle alors de presbyacousie.
  • La surdité peut également être acquise dès la naissance. Elle touche près d’un millier de nouveaux nés par an selon l’Inserm dans son rapport de 2017. Le dépistage néonatal de la surdité, généralisé en 2014, est l’une des avancées majeures de ces dernières années. Celui-ci se matérialise par un test auditif effectué à la maternité, 24 heures après la naissance.

Comment prendre soin de notre ouïe ? 

L’exposition au bruit reste la cause principale des troubles auditifs. L’exposition répétée et /ou sans protection à des niveaux sonores élevés détruit de façon irréversible les cellules chargées de transmettre les influx sonores au nerf auditif. Ces dernières sont appelées cellules ciliées. Ils peuvent également altérer les fibres nerveuses auditives. C’est le cas de nombreux bruits associés à des activités de loisirs (concerts, boîtes de nuit, écouteurs, etc.), mais aussi le passage de la tondeuse à gazon ou l’usage répétés d’outils dépassant un seuil sonore exprimé en DB. 
Les cellules ciliées sont uniques et ne se régénèrent pas si elles sont endommagées. Donc, votre meilleur allié sera toujours la prévention. Baisser le volume, porter un casque antibruit si vous utilisez des outillages bruyants ou des bouchons d’oreilles lors de concerts. En termes d’hygiène auditive, ne brusquez pas vos oreilles en limitant les lavages.  

Et quand la surdité s’est installée ? 

Les aides auditives ont fait d’énormes progrès en termes de miniaturisation et sont désormais numériques. Pour les surdités plus lourdes, les implants sont possibles et diffèrent selon le type de surdité (de transmission, perceptive ou mixte). Les implants cochléaires (IC), les implants à ancrage osseux, et les implants d’oreille moyenne (IOM) sont les trois types d’implants proposés aux patients après un bilan ORL complet. Ils nécessitent tous une intervention chirurgicale. 

Zoom sur les acouphènes

Souvent sur sollicitées, nos oreilles nous jouent parfois des tours. C’est le cas avec les acouphènes. Comprendre ces perturbations auditives, les diagnostiquer et vivre avec… Nous vous proposons quelques pistes.

Les acouphènes sont des bruits de différentes natures (sifflements, bourdonnements, grésillements, etc.) que l’on entend via une seule ou les deux oreilles qui ne proviennent pas d’une source extérieure. Ils n’en sont pas moins réels. Certains les entendent parfois « au sommet de leur crâne ». 

Il existe deux types d'acouphènes :

  • les acouphènes "objectifs" : rares (5 % des cas), ils correspondent au bruit d'un organe dans le corps, comme le bruit de la circulation sanguine. Si un acouphène est objectif, une personne extérieure peut également percevoir ce bruit « organique ». Leur cause est le plus souvent artérielle et nécessite d’en rechercher l’origine. 
  • les acouphènes "subjectifs" : ils représentent la majeur partie des cas (95 %) et sont perçus uniquement par le patient. Ils sont le plus souvent en lien avec des traumatismes acoustiques répétés (musique à très fort volume, profession exposée aux bruits...), à une baisse de l’audition liée au vieillissement de l’oreille ou encore à une maladie de l’oreille (du simple bouchon de cérumen à des maladies plus rares comme celle de Ménière en passant par une otite moyenne…). 

Comment vivre avec ? 
Les bruits perçus peuvent être source d’inconfort et affecter la qualité de vie du patient (trouble du sommeil, anxiété…). S’il n’existe pas de remède ou de médicament pour faire disparaître les acouphènes, le médecin peut proposer des solutions pour apprendre à vivre avec. Ainsi, la thérapie comportementale et cognitive aide à modifier ses réactions et interprétations des acouphènes.
La pose d’un générateur de bruits qui produit un bruit de fond doux porté au niveau de l'oreille plusieurs heures par jour pendant une longue période (environ 18 mois) masque les acouphènes et permet également d'obtenir une "habituation".
Enfin, pour les patients chez qui les acouphènes sont source d’anxiété voire causes de dépression, des anxiolytiques ou antidépresseurs peuvent être proposés.