L’œil réparé : laser et implants au service de la vision
La chirurgie réfractive a largement progressé et permet aujourd’hui presque toutes les opérations d’amélioration de la vision. Le laser peut dispenser du port de lunettes ou de lentilles, et les implants s’imposent pour des corrections importantes.
LE LASER À TOUT FAIRE
Lancée à la fin des années 1970, la chirurgie réfractive s’est largement développée à la fin des années 80 avec l’apparition du laser Excimer, puis dans les années 1993-95 avec l’apparition d’une nouvelle génération de laser : le Lasik.
« Cette nouvelle révolution technique permet de découper une simple lamelle de l’épithélium cornée, que l’on va ensuite soulever, comme un capot, pour que le laser puisse entrer en action, avant de la reposer sur l’œil. La cicatrisation est infiniment plus rapide : 4 à 5 heures au lieu de 4 à 5 jours, et surtout, indolore. Ce qui nous permet maintenant d’opérer les deux yeux lors de la même intervention. Les patients sortent avec leurs lunettes dans leur poche et, le lendemain, ils peuvent les laisser sur leur table de nuit car elles sont désormais inutiles », explique Le docteur Marc Ancel, chirurgien ophtalmologiste et membre de l’Académie de Médecin.
Seule contre-indication au Lasik : le chirurgien ne pourra intervenir que si la cornée est assez épaisse. La technique Lasik est devenue la technique de référence et de première intention.
Dernière innovation en matière de laser : le laser Femtoseconde, qui permet la découpe du « capot » cornéen non plus avec un micro-scalpel mais avec un faisceau laser dont la découpe est plus fine et plus précise.
LES IMPLANTS : POUR LA CORRECTION DES DÉFAUTS DE VISION IMPORTANTS
Pendant longtemps, les chirurgies ophtalmologiques ont opéré des défauts optiques moyens ou légers (myopies jusqu’à -6 dioptries, astigmatismes légers et hypermétropie jusqu’à – 4 dioptries), mais désormais, « avec les implants dits phakes (qui conservent le cristallin ou pseudo phakes - qui remplacent le cristallin), il est possible d’intervenir sur presque tous les yeux, précise le docteur Ancel. On ne fait pas voir les non-voyants mais tout est opérable sur un œil sain. Le principe consiste à ajouter une lentille artificielle, qui peut être en plexiglas, en silicone ou en acrylique, afin de corriger le défaut optique. Les patients qui ont une cornée fine ou fragile et qui n’auraient pas pu supporter une opération au laser, peuvent y recourir. Aujourd’hui 85 % des chirurgies réfractaires se font au laser et 15 % seulement concernent les implants. »
Le principal avantage des implants est leur plus grande stabilité de la correction qui ne subira plus que des modifications marginales, et par le fait aussi que l’opération est réversible et qu’il suffit d’enlever l’implant en cas de complications, qui bien que rares, peuvent quand même arriver, dans une proportion plus importante qu’avec les opérations au laser.
« On peut aujourd’hui donner à certains patients âgés une meilleure acuité visuelle que celle qu’ils avaient à 25 ou 30 ans : la pose d’implants cristallins multifocaux offrant une vision nette de près comme de loin permet, par exemple, d’opérer une cataracte et de corriger une presbytie », précise le docteur Ancel.
Précisons que ce type de cas est l’un des rares où la Sécurité sociale prend en charge partiellement (à cause de la cataracte) une opération de chirurgie réfractive, ce qui n’est pas le cas pour les opérations dites « de confort », dont le seul but est de permettre de se passer de lentilles ou de lunettes correctrices. Nombre de complémentaires santé incluent une prise en charge forfaitaire pour ce type d’opérations.